"Et la musique..."

Empreinte de tes mains, tressaillements de nos corps,

flux et reflux de nos désirs, tendresse immense,

délicatesse subtile.

Envie de toi.

Manque de temps pour abandon de soi.

Ton souffle sur ma bouche, et tes mains

m'entraînant sans violence vers l'extase.

Mais le temps, si seulement le temps...

Patience insensée, douceur extrême, pudeur insolente.

Et la musique se tut,

l'odeur de ta peau décrut.

Françoise Vercellini

Leurs corps souples ondoyaient

vers la légèreté du son répandant les ondes,

ployant sous le parcours noir et blanc des notes.

Et,

cordes à cordes ils se mêlaient

jusqu'à se fondre, ne formaient plus qu'un,

un corps unique,

un seul souffle, un rythme,

un papier à musique...

Et le son s'élevait, indicible,

pour rejoindre ses limites,

la voûte étoilée.

Françoise Vercellini

Être mystérieuse et belle

Être obscure et cruelle

Être celle qui ensorcelle

Qui attire dans ses filets de soie

Provoque mille étincelles

Au plus profond de toi.

Au même instant séduisante et cruelle,

Troublante, sensuelle

Réveiller en toi le désir qui sommeille

Celui qui te rendra fou à lier

Celui qui va te brûler dans un brasier

Ce désir au bout duquel tu me diras

Je t’aime.

Aller jusqu’au bout du combat, me battre

Contre toi, pour toi, déchirer cette armure que tu t’es forgé

Entrevoir encore ce cœur à vif tant aimé

Amour et haine, deux sentiments opposés

Se retrouvent dans la souffrance figée en moi.

Une hésitation, une indécision, cruel dilemme

Faut-il que je renonce à toi ?

Je m’imaginais indestructible pour toi,

Et voilà que le doute omniprésent

Ronge le peu de certitude du moment.

Les interrogations, les questions,

Sans réponses laissent la désillusion

Accomplir sa triste mission.

Et mes divagations sublimes, comme une vague,

M’emportent une nouvelle fois

Me voilà guerrière, sorcière,

Prête à détruire toutes les barrières

Que j’avais construites entre toi et moi,

Juste pour effleurer ton cœur une dernière fois.

Val

L'amour, c'est quand l'envie vous prend

qu'on ait envie de vous.

Henri de Toulouse-Lautrec

Que voulez-vous la nuit était tombée

Que voulez-vous nous nous sommes aimés

Paul Eluard

Si j'étais Courtisane…

Si j'étais Courtisane
Dans mes robes diaphanes
Je me donnerais à toi
Le cœur en émoi

Le temps d'une seule nuit
Je t'aurais suivi
Dans toutes tes folies
Et tes utopies !

Nadia Gosselin

vers Sensualité et autres Futilités refoulées(poésies)

Sans ton amour…


Sans ton amour
Je ne vois plus
Je suis aveugle des beautés du monde


Sans ton amour
Je n'entends plus
Le chant des oiseaux m'est indifférent


Sans ton amour
Je ne touche plus
Ton corps s'est évaporé sous mes caresses 


Sans ton amour
Je ne goûte plus
Tout m'est devenu amer


Sans ton amour
je ne respire plus
je n'ai plus d'oxygène


Sans ton amour
Je suis laide
Je suis vide
Je suis morte 


Copyright 1998 © Nadia Gosselin

L'amoureuse

Elle est debout sur mes paupières

Et ses cheveux sont dans les miens,

Elle a la forme de mes mains,

Elle a la couleur de mes yeux,

Elle s'engloutit dans mon ombre

Comme une pierre sur le ciel.

Elle a toujours les yeux ouverts

Et ne me laisse pas dormir.

Ses rêves en pleine lumière

Font évaporer les soleils,

Me font rire, pleurer et rire,

Sans avoir rien à dire.

Paul Eluard

Coucher avec elle

Pour le sommeil côte à côte

Pour les rêves parallèles

Pour la double respiration

Coucher avec elle

Pour l'ombre unique et surprenante

Pour la même chaleur

Pour la même solitude

Coucher avec elle

Pour l'aurore partagée

Pour le minuit identique

Pour les mêmes fantômes

Coucher avec elle

Pour l'amour absolu

Pour le vice pour le vice

Pour les baisers de toute espèces

Robert Desnos

Dans le crépuscule d'un soir

Le désir posa son regard

En ce jour chéri tu me touches

Baiser humide de ta bouche

Emportés dans la volupté

D'un beau chemin d'éternité

Riches de nos nuits étoilées

Je ne veux plus rien regretter

M'attachant liée à ton dos

Tu démarrais fou au galop

Riant farouche à fendre l'air

Électrisant toute  la terre

Lève la marée éclabousse

Mouille la voile humide et douce

Amour encore bois à ma source

Filet entrelacé de mousse

Ton corps se caresse à mes mains

Sereine aurone du clair matin

Marie Soumeillan

Je me suis endormie

sur une étoile frissonnante

contemplant un espoir

enfoui dans un baiser

Visitez mon réveil

que l'ennui illumine

dans un vent trop pesant

d'un souffle asservi.

Et l'horizon s'efface

sur votre épaule nue

votre tête penchée

votre regard timide.

Je m'étais endormie

sur votre épaule nue

mes mains dans vos cheveux

mes yeux dans votre nuit.

Ordonnez mon réveil

que l'amour étourdit

dans un bain de tendresse                                                           David Hamilton

et de baisers doux.

Patricia Dupuis